QUI a dit que c’était la glande de venir étudier au Brésil ?
Permettez moi de démentir cet apriori, je vais quand même étudier 8h ! (Par jour/semaine/mois/année ?) Bon, entre vous et moi, je ne suis pas venue à Rio pour m’enfermer dans une salle de classe, je ne vous apprends pas grand-chose. Mais sachez quand même que j’ai été de bonne foi, j’ai vraaaiment essayé de trouver des cours intéressants, quitte à étudier un nombre d’heures insensé (genre..16h), mais j’ai vécu pas mal d’échecs.
Ma recherche de cours était en elle-même une aventure, compte tenu du lieu (bloc immense de 14 étages – les photos vont arriver vous n’allez pas être déçus), de la bureaucratie et d’un léger manque de transparence. « Ha, allez demander au directeur de la faculté de pos-graducao en sciences sociales, 12ème étage, Bloc A, salle 32 ». Une fois arrivée la bas : « Haa non, allez plutôt demander au secrétariat de la licence, Bloc B ». Cette personne est bien sûr incapable de répondre à ma question, et me répond : « c'est écrit sur le site ». Quand aux horaires, eux, sont «écrits dans les couloirs du bloc F, quelque part ». Bref, j’ai fini par me familiariser avec la fac assez rapidement… Heureusement, dès qu’on est perdus, on peut embêter les types du Département de Relations Internationales, qui font avec nous le tour de la fac pendant une heure pour tenter de trouver une solution, toujours avec le sourire en expliquant qu’ « ils sont là pour ça » .
J’ai surtout galéré à trouver des cours correspondants au « programme sciences po ». Il n’y a pas de fac de sciences politiques à l’UERJ (Université d'Etat de Rio de Janeiro), on peut donc piocher certains cours dans la fac de droit (la plus réputée du Brésil, et les élèves sont eux aussi bien souvent « chiqui » (chics bien sûr)), la fac de sciences sociales, de communication sociale, ou encore de géographie. Concernant la fac de droit… J’ressens pas franchement le besoin de potasser des nuits entières pour connaître parfaitement le droit constitutionnel, civil et pénal brésilien. La fac de sciences sociales, propose surtout des « cours de sociologie I, II, III, IV… jusqu’à 10 » (pour les 5 années de diplôme), même combat pour l’histoire ou anthropo. Il y a aussi ces fameux « sujets particuliers en sociologie/histoire/anthropo », dont le principe est assez intéressant car le thème change chaque semestre mais bien sûr impossible de savoir le thème du semestre sans mettre le pied dans la salle de classe… Quand j’ai débarqué dans ce cours de « sujet particulier en histoire des relations internationales » et que le professeur m’a indiqué que c’était sur la Guerre Froide, je me suis contentée d’un « merci, au revoir ! ».
J’ai surtout galéré à trouver des cours correspondants au « programme sciences po ». Il n’y a pas de fac de sciences politiques à l’UERJ (Université d'Etat de Rio de Janeiro), on peut donc piocher certains cours dans la fac de droit (la plus réputée du Brésil, et les élèves sont eux aussi bien souvent « chiqui » (chics bien sûr)), la fac de sciences sociales, de communication sociale, ou encore de géographie. Concernant la fac de droit… J’ressens pas franchement le besoin de potasser des nuits entières pour connaître parfaitement le droit constitutionnel, civil et pénal brésilien. La fac de sciences sociales, propose surtout des « cours de sociologie I, II, III, IV… jusqu’à 10 » (pour les 5 années de diplôme), même combat pour l’histoire ou anthropo. Il y a aussi ces fameux « sujets particuliers en sociologie/histoire/anthropo », dont le principe est assez intéressant car le thème change chaque semestre mais bien sûr impossible de savoir le thème du semestre sans mettre le pied dans la salle de classe… Quand j’ai débarqué dans ce cours de « sujet particulier en histoire des relations internationales » et que le professeur m’a indiqué que c’était sur la Guerre Froide, je me suis contentée d’un « merci, au revoir ! ».
Au début, j’étais inscrite en « pos-graduaçao », mais ici, la « graduaçao » est l’équivalent de la licence, et dure…. 5 ans. Puis 2 ans de « pos-graduaçao », puis deux ans de master, puis doctorat, puis…. Bref. On comprend pourquoi les brésiliens restent chez maman facilement jusqu’à 30 ans. Du coup, j’ai été surprise de voir des trentenaires – dont la calvitie était parfois déjà bien prononcée- assis à mes côtés. Surtout quand on était que 5. (Vous pouvez vous douter de ma déception première niveau rencontres à la fac). Après avoir essayé ce cours de « pos-graduaçao en anthropologie urbaine », entourée de doctorantes qui expliquaient leur programme de recherche à Rio, j’me suis résignée à choisir des cours de licence seulement…
Il y a aussi « le-cours-qui-va-être-supprimé-car-on-est-que-trois », « le-cours-où-tu-te-retrouves-face-à-face-avec-un-prof-sexagénaire-déjà-sourd-et-à-qui-tu-expliques-que-tu-dois-partir-car-tu-t’es-inventé-un-rendez-vous », « le-cours-où-le-prof-ne-vient-pas », et surtout… SURTOUT, LE COURS DE NUIT. A l’UERJ, on te propose des cours jusqu’à 23h, mais on te conseille d’éliminer un tiers , car « la nuit, c’est dangereux ici… ». Coolos.
(Lisez attentivement ce qui suit et préparez vous à être surpris). OUI, l’étudiant brésilien travaille. Non, ce n’est pas un glandot. Etudier au Brésil, ce n’est pas de la rigolade, c’est pas le week-end tous les soirs comme à Lyon, pour la simple et bonne raison que la quasi-totalité des étudiants travaillent ET étudient. Pas seulement des ptits boulots au Do Mac (ou au BOB, équivalent brésilien ;), mais souvent liés à leurs études ; ma coloc par exemple qui est en droit travaille dans l’administratif dans un cabinet d’avocat. A l’UERJ, ils sont libres de choisir le programme du matin, de l’après-midi, ou du soir. Si t’es étudiant étranger et que tu ne veux pas te pointer à la fac à 7h du mat – car tu viens de te coucher - ou partir à 23h –car tu tiens à la peau de tes fesses- ça se complique.
Mais après toute cette énergie dépensée, toutes ces sueurs et déceptions, j’ai fini par trouver des cours plutôt cools : un sur la Politique de défense et de sécurité en Amérique Latine (en pos-graduaçao en Relations Internationales, je m’accroche au milieu de ces brésiliens déjà experts, 4h), un sur les Droits de l’homme (2h), et un sur le droit environnemental (2h). Plutôt sur le droit brésilien, mais vu que le Brésil est la forêt du monde, ça peut être intéressant. J’ai aussi réussi à trouver un cours de photographie super de 4heures pour compléter mon emploi du temps. Bon, bien sûr, « 4heures », c’est la théorie… Quand je suis arrivée à 7h vendredi dernier, pile à l’heure, le reste de la troupe, ainsi que le prof ont tous débarqué à 8h. Puis pause café d’une demi-heure, puis les adieux en un peu en avance. Rien de trop intensif.
Bref, malgré les textes que je dois lire entre chaque cours, et ma motivation réelle pour étudier un peu, c’est surement plus réaliste de dire que je suis venue ici étudier de plus près le forro, la samba…sans oublier la capoeira :-). J’ai commencé la capoeira à la fac cette semaine : cours gratuits et quotidiens, me permettant de rencontrer des étudiants de la fac, et d'éliminer un peu mes poignets d'amour qui deviennent de plus en plus concrètes, je peux pas refuser ! Attention à vos fesses, vous allez me redouter en rentrant, vous m’appellerez « maître » quand je débarquerai avec mon petit pantalon blanc bien moulant, maitrisant à merveille les sports de combat.
Sur ce…Bonne rentrée à tous… car j’ai entendu dire… que ça approchait en France, non ?
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