dimanche 14 août 2011

"A cidade maravilhosa"

« Dieu est l’artiste. Et Rio, son chef d’œuvre, selon certains brésiliens. Le premier coup de pinceau a été bleu: la mer. L’encre verte a failli sur la toile et s’est répandue sur un large domaine : la forêt. Ensuite, sont venues les montagnes et l’eau qui coulait par-dessus : les chutes. Ainsi, les Cariocas et leur poésie sont nés. ». Voici les premières lignes de mon guide touristique sur Rio. Certes, un des objectifs du guide est de vendre du rêve ; mais après avoir entendu tant de féérie sur Rio, mes espérances étaient élevées. Rio de Janeiro sonne bien sûr aussi avec « carnaval » ; imaginé comme une explosion de couleurs, de joie, et de vie. «Copacabana » semble être un mot magique attirant un sourire instantané.
 Rêve ou réalité ?


Pour être honnête, mon premier sentiment à Rio a été de la déception. Peut-être peut on comparer avec Paris, décrite comme une ville siiii merveilleuse, mais le tas de ferraille communément appelé « Tour Eiffel » est-il si fabuleux ? La beauté d’une ville se cache souvent dans l’interprétation que l’on s’en fait… En ce qui me concerne, je commence vraiment à prendre goût de Rio, à m’approprier Rio, mais ça n’a pas été immédiat. La première chose que j’ai vu de Rio, le lendemain de mon arrivée, ce sont des VOITURES. Certains connaissent ma tendance allergique à la voiture à Lyon, ici je suis comblée. Ma première mission dans Rio était de me rendre de Gavéa, jusqu’au shopping center de Leblon. J’y ai vu des avenues, du trafic, du bruit…beaucoup de bruit, avant d’arriver dans un centre commercial luxueux. On est d’accord, pas de quoi vous faire baver de jalousie. Mon impression était assez partagée sur Rio, car mon Rio quotidien, à longer des avenues très bruyantes, sans charme démentiel, était démenti par les « sorties » que j’ai pu faire. En haut du Morro da Urca, ou sur la plage de Copacabana, je sentais que j'étais dans un endroit juste magique.

Rio est une ville qui bouillonne : de monde, de voitures, d'énergie... Vous me direz, évidemment, comme toute ville de 11 millions d'habitants. Mais Rio particulièrement. Deux choses peuvent expliquer ce bouillonnement.

D'une part car c'est une ville d'un pays en voie de développement, qui croît à toute vitesse, de manière plus ou moins contrôlée. On est loin des grandes métropoles européennes qui affichent de plus en plus une politique « verte », recherchant le « bien-être » du citadin dans son quartier. Ici, je ris jaune quand je vois des panneaux « Rio, capitale de la bicyclette ». Durée de vie moyenne estimée d'un cycliste à Rio – hormis le lac de Gavéa et le front de mer- : 25 min ? « Traverser un carrefour à Rio » peut être ajouté à la liste des sports extrêmes mondiaux. Rio est seulement traversé par deux lignes de métro (1 ligne zone sud) ; le métro n'est donc pas tant partie intégrante de la vie carioca, à l'inverse du métro parisien notamment... J'ai ressenti dès mon arrivée que j'avais posé mon pied dans une ville « tiers-mondiste ». Hormis le bordel que je viens de décrire, certains quartiers de Rio sont assez sales (certes, Marseilles en France – et même Paris – ne sont pas des exemples en la matière), les odeurs pas toujours sooo fresh, et surtout, la misère est partout (sur ce point, merci de vous référer à notre prochain numéro sur ce thème ;).
D'autre part, la ville de Rio de Janeiro est en pleine explosion ; notamment car elle est le lieu privilégié de nombreux évènements dans les mois ou années à venir. ... La coupe du monde   2014 bien sûr, mais on peut aussi citer les Jeux Olympiques 2016, le forum des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio + 20) au printemps 2012, Rock in Rio (festival de musique en Septembre 2011), sans parler du carnaval. L'organisation de la coupe du monde de « futbol » est la mission number one des politiques publiques : opérations de pacification des favelas depuis 2ans par l'envoi de polices spéciales, réorganisation de la ville, travaux... Les bruits de travaux sont partout ou presque, ce qui est parfois fatiguant (dans la rue en marchant, mais aussi aux terrasses des cafés, à l'université...), mais qui je pense est intrinsèque à une ville en plein essor. La « bulle immobilière » qui touche Rio ces derniers mois témoigne assez bien de cette explosion ; certains locataires auraient vu leurs loyers doubler depuis quelques mois (selon les « on dit » brésiliens, certes, mais les prix grimpent clairement). Certains m'ont conseillé de trouver un appartement avant Septembre, affirmant que les prix montaient pour Rock in Rio, et ne redescendait pas jusqu'au carnaval...

Pourtant, quelque chose fait de Rio une ville unique en son genre... sa géographie. Les collines qui traversent la ville – et qui bien souvent abritent quelques favelas - offrent parfois aux cariocas une vue sur la jungle assez exceptionnelle. En haut des collines – morro da Urca, pain de Sucre, et le Christ étant les plus connus - c'est ... ambiance Titanic (« I'm the king of the wooorld ») assurée . Pour les plus sportifs et pour ceux qui souhaitent travailler leur bunda pour sortir le string à Copa, pleins de randonnées sont possibles, avec en récompense, une vue à couper le souffle.  

(Caro, Mélo, Arnaud et moi en haut da
Pedra Bonita - "Belle Pierre")

Ma mère aime à dire que "je suis une fille des villes, et elle, une filles des champs".... Peut-être y a-t-il donc tout pour me combler dans la "Ville Merveilleuse", doux surnom donné à Rio de Janeiro ?

1 commentaire:

  1. Sympa ton blog Manolo ! Ça à l'air bien dépaysant comme destination en tout cas, tu as ce que tu voulais.. Bon courage pour la rentrée bizz

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