lundi 29 août 2011

Et sinon t’es venue ici pour… étudier ?



QUI a dit que c’était la glande de venir étudier au Brésil ?

Permettez moi de démentir cet apriori, je vais quand même étudier 8h ! (Par jour/semaine/mois/année ?) Bon, entre vous et moi, je ne suis pas venue à Rio pour m’enfermer dans une salle de classe, je ne vous apprends pas grand-chose. Mais sachez quand même que j’ai été de bonne foi, j’ai vraaaiment essayé de trouver des cours intéressants, quitte à étudier un nombre d’heures insensé (genre..16h), mais j’ai vécu pas mal d’échecs.

Ma recherche de cours était en elle-même une aventure, compte tenu du lieu (bloc immense de 14 étages – les photos vont arriver vous n’allez pas être déçus), de la bureaucratie et d’un léger manque de transparence. « Ha, allez demander au directeur de la faculté de pos-graducao en sciences sociales, 12ème étage, Bloc A, salle 32 ». Une fois arrivée la bas : « Haa non, allez plutôt demander au secrétariat de la licence, Bloc B ». Cette personne est bien sûr incapable de répondre à ma question, et me répond : « c'est écrit sur le site ». Quand aux horaires, eux, sont «écrits dans les couloirs du bloc F, quelque part ». Bref, j’ai fini par me familiariser avec la fac assez rapidement… Heureusement, dès qu’on est perdus, on peut  embêter les types du Département de Relations Internationales, qui font avec nous le tour de la fac pendant une heure pour tenter de trouver une solution, toujours avec le sourire en expliquant qu’ « ils sont là pour ça » .


J’ai surtout galéré à trouver des cours correspondants au « programme sciences po ». Il n’y a pas de fac de sciences politiques à l’UERJ (Université d'Etat de Rio de Janeiro), on peut donc piocher certains cours dans la fac de droit (la plus réputée du Brésil, et les élèves sont eux aussi bien souvent « chiqui » (chics bien sûr)), la fac de sciences sociales, de communication sociale, ou encore de géographie. Concernant la fac de droit… J’ressens pas franchement le besoin de potasser des nuits entières pour connaître parfaitement le droit constitutionnel, civil et pénal brésilien. La fac de sciences sociales, propose surtout des « cours de sociologie I, II, III, IV… jusqu’à 10 » (pour les 5 années de diplôme), même combat pour l’histoire ou anthropo. Il y a aussi ces fameux « sujets particuliers en sociologie/histoire/anthropo », dont le principe est assez intéressant car le thème change chaque semestre mais bien sûr impossible de savoir le thème du semestre sans mettre le pied dans la salle de classe… Quand j’ai débarqué dans ce cours de « sujet particulier en histoire des relations internationales » et que le professeur m’a indiqué que c’était sur la Guerre Froide, je me suis contentée d’un « merci, au revoir ! ».

Au début, j’étais inscrite en « pos-graduaçao », mais ici, la « graduaçao » est l’équivalent de la licence, et dure…. 5 ans. Puis 2 ans de « pos-graduaçao », puis deux ans de master, puis doctorat, puis…. Bref. On comprend pourquoi les brésiliens restent chez maman facilement jusqu’à 30 ans. Du coup, j’ai été surprise de voir des trentenaires – dont la calvitie était parfois déjà bien prononcée- assis à mes côtés. Surtout quand on était que 5. (Vous pouvez vous douter de ma déception première niveau rencontres à la fac). Après avoir essayé ce cours de « pos-graduaçao en anthropologie urbaine », entourée de doctorantes qui expliquaient leur programme de recherche à Rio, j’me suis résignée à choisir des cours de licence seulement…
Il y a aussi « le-cours-qui-va-être-supprimé-car-on-est-que-trois », « le-cours-où-tu-te-retrouves-face-à-face-avec-un-prof-sexagénaire-déjà-sourd-et-à-qui-tu-expliques-que-tu-dois-partir-car-tu-t’es-inventé-un-rendez-vous », « le-cours-où-le-prof-ne-vient-pas », et surtout… SURTOUT, LE COURS DE NUIT. A l’UERJ, on te propose des cours jusqu’à 23h, mais on te conseille d’éliminer un tiers , car « la nuit, c’est dangereux ici… ». Coolos.  
(Lisez attentivement ce qui suit et préparez vous à être surpris). OUI, l’étudiant brésilien travaille. Non, ce n’est pas un glandot. Etudier au Brésil, ce n’est pas de la rigolade, c’est pas le week-end tous les soirs comme à Lyon, pour la simple et bonne raison que la quasi-totalité des étudiants travaillent ET étudient. Pas seulement des ptits boulots au Do Mac (ou au BOB, équivalent brésilien ;), mais souvent liés à leurs études ; ma coloc par exemple qui est en droit travaille dans l’administratif dans un cabinet d’avocat. A l’UERJ, ils sont libres de choisir le programme du matin, de l’après-midi, ou du soir. Si t’es étudiant étranger et que tu ne veux pas te pointer à la fac à 7h du mat – car tu viens de te coucher - ou partir à 23h –car tu tiens à la peau de tes fesses- ça se complique.

Mais après toute cette énergie dépensée, toutes ces sueurs et déceptions, j’ai fini par trouver des cours plutôt cools : un sur la Politique de défense et de sécurité en Amérique Latine (en pos-graduaçao en Relations Internationales, je m’accroche au milieu de ces brésiliens déjà experts, 4h), un sur les Droits de l’homme (2h), et un sur le droit environnemental (2h). Plutôt sur le droit brésilien, mais vu que le Brésil est la forêt du monde, ça peut être intéressant. J’ai aussi réussi à trouver un cours de photographie super de 4heures pour compléter mon emploi du temps. Bon, bien sûr, « 4heures », c’est la théorie… Quand je suis arrivée à 7h vendredi dernier, pile à l’heure, le reste de la troupe, ainsi que le prof ont tous débarqué à 8h. Puis pause café d’une demi-heure, puis les adieux en un peu en avance. Rien de trop intensif.


Bref, malgré les textes que je dois lire entre chaque cours, et ma motivation réelle pour étudier un peu, c’est surement plus réaliste de dire que je suis venue ici étudier de plus près le forro, la samba…sans oublier la capoeira :-). J’ai commencé la capoeira à la fac cette semaine :  cours gratuits et quotidiens, me permettant de rencontrer des étudiants de la fac, et d'éliminer un peu mes poignets d'amour qui deviennent de plus en plus concrètes, je peux pas refuser ! Attention à vos fesses, vous allez me redouter en rentrant, vous m’appellerez « maître » quand je débarquerai avec mon petit pantalon blanc bien moulant, maitrisant à merveille les sports de combat.

Sur ce…Bonne rentrée à tous… car j’ai entendu dire… que ça approchait en France, non ? 

lundi 22 août 2011

3min 42sec plus tard, alors qu'on marchait dans cette rue, des gamins des favelas nous ont emmerdé. Mon téléphone portable y est passé... mon portable seulement, "graças a Deus"!


Carrément, mais un peu réglementée quand même non ?


Et la misère ?


Insecurity is .. a safety ?

samedi 20 août 2011

Sur les traces du bondinho...


Il est 10 heures. Normalement, à cette heure je devrais doucement émerger au bruit du bondinho ou des charmants aboiements des chiens du tier-quar. Et non, aujourd’hui, j’ai déjà parcouru deux fois Rio…. La nuit a été courte, et le réveil violent, quand on a du prendre un taxi à 5h du matin direction Service de l'immigration de la police fédérale à l’aéroport afin de faire valider notre visa. Pour la deuxième fois, je perds des heures de sommeil et de l'argent, car pour la deuxième fois je me suis fait envoyée bouler par la police. La bonne nouvelle, c’est que je me suis faite recalée dès le matin, donc je n’ai pas passée la journée dans ce lieu de torture des étrangers… et qu’une journée entière s’offre à moi.
A midi, après un petit somm’ réparateur, je décide de m’exiler loin de toute autorité, loin de la fatigue urbaine et pars pour une journée plus calme dans les ruelles de Santa Teresa. Dans mon sac, je glisse mon réflex, un magazine du Monde Diplo sur le Brésil, et un peu d’argent. Et oui, il est temps de prendre le temps de faire fonctionner mon bout de cervelle, le côté gauche de mon cortex commençait à moisir. Pour l’instant, mes connaissances sur le Brésil sont maigres ; je sais vaguement qu’il y a eu une dictature y’a quelques décennies au Brésil, pas beaucoup plus.  

A peine franchi le pas de la porte – bleue – (et oui, je suis fière d’avoir une porte de la même couleur que Hugh Grant dans Coup de Foudre à Notting Hill, merci de n’émettre aucun commentaire sur ce détail de mon adolescence), je jette un coup d'oeil à gauche, à droite, pas de mec louche. Je sors alors mon cher reflex ... 42 secondes plus tard, une brésilienne m’avertit, « attention avec ton appareil ! ». Ca commence ! En même temps, je la comprends, car dès que je voyais des touristes passer un réflex à la main, - tout comme une mamie à son balcon- , je m'exclamais : « Ils sont pas fooous ? ». Je monte un peu, jusqu’à atteindre un petit bar stratégique pour sa vue sur Rio, et je décrète que c’est un lieu cool pour étudier, ou plutôt pour lire. Coca Light posé sur la table, satisfaite, je me mets à l’œuvre... 

Atelier d'artiste sur la route

Dans une petite galerie d'artiste...

vue de ma chaise

J’essaye d’ignorer la télé au dessus de moi, les touristes qui ont débarqué, et les gouttes de sueur qui coulent inévitablement le long de ma jambe, mais après quelques dizaines de minutes, je repars à la recherche d’un havre de paix. C’est un oasis de fringues que je trouve un peu plus haut… Je craque pour une jupe à 100 reais – soit 45 euros – mais c’est une pièce unique créée dans la boutique, et sur les pentes de la Croix-Rousse, elle aurait bien été 150 euros (auto-persuasion quand tu nous tiens) :) ! Bien sûr, ici, mon porte-monnaie est vide en permanence, et la carte bleue bien rangée, donc je me contente de réserver...

14h : Peu de parcs, peu de terrasses ombragées à Santa Teresa… je me contente donc d’un placette au coin de la rue et me replonge dans le Brésil des années 1970.  Wow, l'épiscopat était progressiste et dans la ligne de mire de la dictature ? Cool, j'savais pas qu'une Eglise non corrompue et associée au dictateur, ça avait existé en Amérique Latine. 

Un vieux monsieur s’est entre temps installé sur le banc d’à côté. Avec sa présence, c’est officiel, je ne suis plus à Rio de Janeiro mais dans un petit village à flanc de colline. Je lui demande si je peux prendre une photo de la placette, siii mignon ce ptit vieux assis sur son banc !


Là, il se dévoile, et me confit qu’il adore cette petite place, qu’il vient tout le temps (à vrai dire, je n’étais pas très surprise), et qu’un jour, il a dessiné une dame assise en face de lui avec son chiot sur cette même place… Puis s’enclenche une discussion sur le dessin, et la photo, il ne s’arrête pas. Pendant 5 minutes, il me décrit une photo qu’il a prise près du Jardin Botanique; la manière dont le ciel se reflétait dans l’eau, il n’oublie aucun détail, ni le cadrage, ni la lumière, avant d’enchainer sur une deuxième photo, pour laquelle il a attendait presque une heure que la lumière soit parfaite… Je vous fais grâce d’une longue discussion sur la photographie, mais sa volonté de partager son savoir va encore plus loin... « Viens avec moi, je vais te faire découvrir les  secrets de Santa Teresa »  !

15h30 : Nous voilà tous les deux partis, formant une équipe bien improbable à la rencontre des trésors de Santa Teresa. C'était « La tête en friche », volume 2. Bon, son « spot » préféré s'avère en fait n'être qu'une simple petite ruelle isolée et fleurie..  






Le quartier abrite de grandes propriétés, autrefois réservée à une élite, qui jouit d’une tranquillité et d’une vue sans pareille à Rio de Janeiro... auprès desquelles se sont greffées des favelas. Les pavés de Santa Teresa ont pourtant gardé une odeur de bohème ; souvent surnommé le Montmartre carioca, on y croise plus d'artistes, de bobos et de dredeux ici que dans tout le reste de Rio.

Street Art à la brésilienne :)

Le bon vieux Março, engagé dans la lutte de la défense de Santa Teresa au sein d'une association de quartier, se plaint du délabrement du lieu.  


Le quartier a besoin d'un coup de peinture, mais pitié pas d'être transformé en un Copacabana bis ! Heureusement, la topographie empêche la construction de buildings (hôtel ou centres commerciaux), mais à ses yeux, sans argent le pouvoir des locaux est bien faible… les politiques étant TOUS corrompus. « Sans argent c'est difficile » me dit-il en français (je me demande quel talent caché il va encore me dévoiler). Lula ? «C'est un dé-ma-go, un bou-ffon !», « UPP » (unités de police pacificatrice contrôlant les favelas) ? « Du bluff ! Les dealers font ce qu’ils veulent dans la favela là-haut. Tu vois l’hôtel là juste à l’angle ? Il y a quelques semaines, les dealers ont volé tous les touristes.. Il tourne la tête : Et ici, il y a une dizaine de jours des touristes se sont fait agressés, les voitures des flics étaient justes à côté ! Tu parles, c’est du bluff pour le mondial toute cette histoire. » « Ce qu’il faut ? Une révolution, un bain de sain ! Il faut tuer tous ces pourris qui accaparent toutes les richesses ! ». Bien sûr, je laisse les guillemets et je vous laisse le soin d’interpréter la pertinence de son discours.



 16h30 : Je saute dans le « bonde », petit tramway jaune et véritable symbole du quartier. Une qualité est indispensable pour tout utilisateur du bondinho... La pa-tience (du centre historique, j'ai une fois fait la queue entourée de touristes pendant une heure pour pouvoir approcher le bonde... je me croyais dans la file du Louvres.) Dans la joie et la bonne humeur, on redescend, en compagnie de touristes et de locaux, qui bien souvent préfèrent s'accrocher sur le côté du tram, car comme ça le voyage est gratuit ! Coup de frein brusque, un bus bloque le passage plus bas.. On reste coincés dix minutes, le conducteur nous sort «déjà que je n'ai pas de patience, mais là, c'est le pompom », ce qui m'amuse compte tenu de son sourire et de son calme à toute épreuve.




17h : Je profite des dernières lueurs du jour avant de repasser le portail bleu.

Graff' devant chez moi




Ressourcée et paix intérieure retrouvée, je rentre dans ma chambre. Oups, il est déjà l'heure de me pomponner car ce soir...y'a Soirée à COPAA !

dimanche 14 août 2011

"A cidade maravilhosa"

« Dieu est l’artiste. Et Rio, son chef d’œuvre, selon certains brésiliens. Le premier coup de pinceau a été bleu: la mer. L’encre verte a failli sur la toile et s’est répandue sur un large domaine : la forêt. Ensuite, sont venues les montagnes et l’eau qui coulait par-dessus : les chutes. Ainsi, les Cariocas et leur poésie sont nés. ». Voici les premières lignes de mon guide touristique sur Rio. Certes, un des objectifs du guide est de vendre du rêve ; mais après avoir entendu tant de féérie sur Rio, mes espérances étaient élevées. Rio de Janeiro sonne bien sûr aussi avec « carnaval » ; imaginé comme une explosion de couleurs, de joie, et de vie. «Copacabana » semble être un mot magique attirant un sourire instantané.
 Rêve ou réalité ?


Pour être honnête, mon premier sentiment à Rio a été de la déception. Peut-être peut on comparer avec Paris, décrite comme une ville siiii merveilleuse, mais le tas de ferraille communément appelé « Tour Eiffel » est-il si fabuleux ? La beauté d’une ville se cache souvent dans l’interprétation que l’on s’en fait… En ce qui me concerne, je commence vraiment à prendre goût de Rio, à m’approprier Rio, mais ça n’a pas été immédiat. La première chose que j’ai vu de Rio, le lendemain de mon arrivée, ce sont des VOITURES. Certains connaissent ma tendance allergique à la voiture à Lyon, ici je suis comblée. Ma première mission dans Rio était de me rendre de Gavéa, jusqu’au shopping center de Leblon. J’y ai vu des avenues, du trafic, du bruit…beaucoup de bruit, avant d’arriver dans un centre commercial luxueux. On est d’accord, pas de quoi vous faire baver de jalousie. Mon impression était assez partagée sur Rio, car mon Rio quotidien, à longer des avenues très bruyantes, sans charme démentiel, était démenti par les « sorties » que j’ai pu faire. En haut du Morro da Urca, ou sur la plage de Copacabana, je sentais que j'étais dans un endroit juste magique.

Rio est une ville qui bouillonne : de monde, de voitures, d'énergie... Vous me direz, évidemment, comme toute ville de 11 millions d'habitants. Mais Rio particulièrement. Deux choses peuvent expliquer ce bouillonnement.

D'une part car c'est une ville d'un pays en voie de développement, qui croît à toute vitesse, de manière plus ou moins contrôlée. On est loin des grandes métropoles européennes qui affichent de plus en plus une politique « verte », recherchant le « bien-être » du citadin dans son quartier. Ici, je ris jaune quand je vois des panneaux « Rio, capitale de la bicyclette ». Durée de vie moyenne estimée d'un cycliste à Rio – hormis le lac de Gavéa et le front de mer- : 25 min ? « Traverser un carrefour à Rio » peut être ajouté à la liste des sports extrêmes mondiaux. Rio est seulement traversé par deux lignes de métro (1 ligne zone sud) ; le métro n'est donc pas tant partie intégrante de la vie carioca, à l'inverse du métro parisien notamment... J'ai ressenti dès mon arrivée que j'avais posé mon pied dans une ville « tiers-mondiste ». Hormis le bordel que je viens de décrire, certains quartiers de Rio sont assez sales (certes, Marseilles en France – et même Paris – ne sont pas des exemples en la matière), les odeurs pas toujours sooo fresh, et surtout, la misère est partout (sur ce point, merci de vous référer à notre prochain numéro sur ce thème ;).
D'autre part, la ville de Rio de Janeiro est en pleine explosion ; notamment car elle est le lieu privilégié de nombreux évènements dans les mois ou années à venir. ... La coupe du monde   2014 bien sûr, mais on peut aussi citer les Jeux Olympiques 2016, le forum des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio + 20) au printemps 2012, Rock in Rio (festival de musique en Septembre 2011), sans parler du carnaval. L'organisation de la coupe du monde de « futbol » est la mission number one des politiques publiques : opérations de pacification des favelas depuis 2ans par l'envoi de polices spéciales, réorganisation de la ville, travaux... Les bruits de travaux sont partout ou presque, ce qui est parfois fatiguant (dans la rue en marchant, mais aussi aux terrasses des cafés, à l'université...), mais qui je pense est intrinsèque à une ville en plein essor. La « bulle immobilière » qui touche Rio ces derniers mois témoigne assez bien de cette explosion ; certains locataires auraient vu leurs loyers doubler depuis quelques mois (selon les « on dit » brésiliens, certes, mais les prix grimpent clairement). Certains m'ont conseillé de trouver un appartement avant Septembre, affirmant que les prix montaient pour Rock in Rio, et ne redescendait pas jusqu'au carnaval...

Pourtant, quelque chose fait de Rio une ville unique en son genre... sa géographie. Les collines qui traversent la ville – et qui bien souvent abritent quelques favelas - offrent parfois aux cariocas une vue sur la jungle assez exceptionnelle. En haut des collines – morro da Urca, pain de Sucre, et le Christ étant les plus connus - c'est ... ambiance Titanic (« I'm the king of the wooorld ») assurée . Pour les plus sportifs et pour ceux qui souhaitent travailler leur bunda pour sortir le string à Copa, pleins de randonnées sont possibles, avec en récompense, une vue à couper le souffle.  

(Caro, Mélo, Arnaud et moi en haut da
Pedra Bonita - "Belle Pierre")

Ma mère aime à dire que "je suis une fille des villes, et elle, une filles des champs".... Peut-être y a-t-il donc tout pour me combler dans la "Ville Merveilleuse", doux surnom donné à Rio de Janeiro ?

Etre étudiant étranger à Rio


Etre français à Rio, ce n’est pas très original. Surtout au sein du groupe d’étudiants étrangers… 
S’est formé via internet un groupe de brésiliens responsables d’organiser une « semaine d’intégration pour les étudiants étrangers ». C’est comme ça que tu te retrouves à parler du CRIT avec des gens de Sciences po Strasbourg ou Paris…
Au début, le programme est très alléchant. Après une baile funk dans une favela, une rando à Pedra Bonita, un cours de capoeira, une soirée forro (danse du Nordeste), un après-midi plage… je suis mitigée ; j'ai rencontré des personnes super, les activités proposées sont géniales, mais la cohésion du groupe limitée… Surtout, nous maitrisons à présent à merveille l’art de la répétition d’une conversation basique :
-« ha oui toi aussi t’es français ?
- tu t’appelles comment ?
- tu es arrivée il y a combien de temps ?
- tu vas étudier dans quelle université ? Quelle faculté ?
- tu as trouvé un logement toi ? ouaaais, c’est galère…. »

Prochainement, je m’inventerai des identités je pense… Cuisinière slovaque le matin, actrice russe l’après-midi, et avocate à Londres le soir?

 Cette semaine était vraiment sympa, mais heureusement qu’elle se termine, car l’overdose était proche…

jeudi 11 août 2011

Vue de mon balcon... Sachez aussi que j'ai des fenêtres sans vitres, donc je vis ce quartier à 100% ; le funk ou le reggae du voisin, les chants dans la rue en guise de réveil, les bus et taxis qui roulent à fond les ballons sur les petits pavés menant à Santa Teresa, et bien sûr, le "bondi", l'icone de Santa Teresa, je vous en parlerai plus tard. J'ai voulu du dépaysement, je l'ai eu ! 
(Je pense que ce logement est temporaire, je ne suis pas fan des ruelles désertes dès la tombée de la nuit, d'autant plus quand les seules présences sont des clochards... :)

Vue de Rio devant chez moi... C'est la récompense des 5 minutes de montée pour arriver jusqu'à chez moi, à Santa Teresa (en bas de la colline) ! 
Le Brésil et ses contrastes...



Le christ rédempteur au crépuscule

Vue de Rio du Morro da Urca. Mamma-mia !


Ce truc bizarre qui dépasse derrière moi, c'est le célèbre Pão de Açúcar. Avec Luiza et une amie à elle, on a monté le "morro da Urca" (morro = colline, mot récurrent à Rio...). Les feignants peuvent monter en téléphérique, mais cette fois-ci, je peux me vanter de faire partie de la minorité de sportifs (j'avoue, la montée prend à peine plus d'une demi-heure, une petite balade dans la jungle en compagnie de singes, pas désagréable...)


dimanche 7 août 2011

Na praia


Praia Vermelha 
("plage rouge", ne me demandez pas pourquoi, même Wikipédia ne sait pas)
J'ai trouvé cette plage sublime, mais malheureusement, à Rio, toutes les plages ne sont pas baignables, loin de là... L'eau est tellement polluée que les touristes, comme les brésiliens, se réfugient tous à Copacabana, Ipanema, ou Leblon (soit l'extrême sud de Rio) !
L'hiver brésilien...

PS : Le tee-shirt acheté dans la cité médiévale bretonne de Guérande est nickel pour Copacabana :)

Parler brésilien pour les Nuls

Comment apprendre le portugais brésilien en 10 leçons ? 




Voici quelques expressions idiomatiques permettant de finter et de faire penser quelques instants que tu maitrises parfaitement le brésilien. Bien sûr, il te faut connaître les basiques  « sim/nao » (oui/non), « obrigado/a » (merci), "por favor" (s'il vous plait), "bom dia" (bonjour), mais ça, tous les touristes de Copacabana le savent. Non, toi tu n’es pas un touriste de base, car tu connais…

1°) L’inévitable, l’unique, le fameux : « tudo bem ? » . Comme tu sais probablement déjà, c’est le « ca va ? » ou le « tout va bien ? » local, mais même en entrant dans un magasin, les brésiliens peuvent s’adresser au vendeur « ola tudo bem ? ». Règle n° 1 : caser « tudo bem » dans la moitié des dialogues.

2°) « Ta bom », de « esta bom », traduction de « c’est bon ( ?) ». Utilisé à toutes les sauces,, une bonne trentaine de fois par jour, pour demander si « everything is ok », pour demander si tu as compris, si un plat est bon, etc. 
Le dialogue n'est pas trop compliqué :
-          - Ta bom ?
-            (tu réponds) : Ta bom !


D'ailleurs, pour dire qu'une chose, une personne ou un lieu est cool, toujours dire de façon assurée : "legal !"

3°) « Oi » . Ce mot a un rôle essentiel dans la communication brésilienne, à tel point qu’une compagnie de téléphone en a pris le nom... « Oi », c’est le « yo » ou le « hey » local, très utilisé pour marquer ton arrivée dans un lieu et saluer. Face à une gringa comme moi, il a aussi une autre signification… Lorsque tu essayes de baragouiner en portugais mais que tu es en train de couler, la personne en face va froncer les sourcils avant de dire « oooooooi ??? » (= quoi ?)

4°) La langue portugaise est connue pour être constituée de "ch" à n'en plus finir... Les cariocas sont de loin les maîtres en la matière (les brésiliens des autres régions aiment d'ailleurs se moquer des habitants de Rio à ce niveau là). Concrètement, le portugais de Rio c’est des « ch » avec quelques voyelles entre. Etudier s’écrit donc « estudar » mais se prononce « ichtoudar ». Un deux trois s’écrit « um, dois, tres », prononcé « oum, doich, treich ». De fait, dès qu’un mot est au pluriel, il finit par « ch ». Niveau glamour on a vu mieux, mais pourquoi pas !

5°) « Isso », prononcé « iiiiiiiiiiiiiiissso » (le « i » peut être prononcé facilement trois secondes) = « c’est ça ». Mais les brésiliens aiment te prendre pour une capé, ou te parler  comme si tu avais 8ans, et de dire en permanence « ouii, c’est ça ». A toi de faire pareil.

6°) Ceci n’est pas un mot, mais une règle d’or. Rajouter « inho » à la fin de la moitié des mots, pour exprimer quelque chose de plus petit (correspond au bol>bolinette en français). C’est assez chou, tu ne vas pas dire que tu habites « perto daqui » (près d’ici), mais « pertinho daqui ». Un mec est « bonito », mais surtout « bonitinho ». A l’inverse, quand tu marches dans la rue, tu peux entendre des gros lourds te dire à l’oreille « bonitiiiiinha » (enfin, ça, c’est encore un autre sujet).

7°) Dire « Nossa », prononcé « Noooooossa » (de « nossa senhora »), c’est le « oh my god », « mon dieu ». Je vous laisse imaginer la récurrence de cette expression au Brésil compte tenu de la religiosité du pays.

 « Caraca ! », prononcé « caraaaaaca ! » qui est le « nossa » laïc, plus utilisé par les jeunes pour dire, « putain », ou « wow mon dieu ».

8°) « Entendeu ? ». Au début, jme sentais un peu menacée quand on me sortait « entendeu ? », parce qu’en France le « compris ? » « capito ? », « t’as capté ? » peut être un peu agressif, ici c’est normal.  

9°) Pour parler de quelqu’un, tu ne vas pas parler de « Julia » ou de « Luiz», mais de « A julia » et « O Luiz ». En français, ça donne : Où est ce qu’elle est la Martine ? Et le Robert, il fait quoi ? » Drôle un peu.

10°) La dixième et la dernière règle est importissime : comment se comporter quand tu parles avec quelqu’un ? Ne pas parler mais crier. Ne pas parler trop vite, et insister sur une syllabe, de préférence sur la bonne. Enfin, parler avec les mains, et le sourire.

Je pense que cette recette est assez efficace pour se fondre dans la masse ! (De préférence si tu es un peu bronzé...)

Concernant mon niveau de portugais….au début j’étais plutôt du genre galérienne. Tout simplement, j’ouvrais la bouche, et le mot en portugais ne sortait pas. Parfois, la moitié du mot sortait, jusqu’à ce que je dise « non, c’est pas ça… putain…comment j’peux dire ça… ». Le premier jour, j’étais larguée, mes conversations avec l’employée étaient assez drôle. Le plus difficile au début, c’est m’habituer à leur accent, et comprendre le portugais oral ! Ecrit, c’est facile, mais ils accentuent teeeellement une syllabe que tu as intérêt à connaitre des accentuations pour comprendre ce qu’ils te racontent. J’ai eu aussi tu mal à m’acclimater au « ch » permanent, mais j’ai appris de manière impressionnante. Surement parce que je suis française, parce que j’ai pris des cours, et bien sûr car je suis géniale. Ce n’est pas une langue difficile, tout le monde apprend vite.. Les espagnols ou latinos, je vous en parle même pas. C’est d’ailleurs parfois irritant, la langue est tellement proche que tu leur parle en portugais, ils te répondent en espagnol !
Au jour d’aujourd’hui, je galère (vive les irréguliers au passé que je ne connais pas bien), parfois je dois passer par 18 chemins avant d’arriver à dire ce que je veux dire, mais je peux parler d’un peu près de tout. Mais parfois, je mène la vie dure à mon interlocuteur (cf ma coloc qui doit régulièrement mimer des animaux…). Surtout, quand les gens me parlent, je comprends les ¾…en 2 semaines, jsuis plutôt satisfaite !

Prochain challenge : comprendre mes cours qui commencent la semaine prochaine :) 

mercredi 3 août 2011

C'est une maison bleue... adossée à la colline

Non, je ne vais pas dès maintenant me prendre pour une sociologue urbaine et me lancer dans une analyse foireuse des favelas cariocas. Je pensais simplement dire quelques mots sur ma recherche d'appartement à Rio, mais vous verrez que les deux peuvent être liées... Certains me disaient que j'étais bien "free style", partant à Rio un an avec seulement deux nuits de prévues chez des inconnus en couchsurfing. Certes, mais sachez que deux semaines avant le départ, j'ai commencé à tater le terrain discrètement, publié des annonces sur les sites de logement, et contacté plusieurs personnes. J'avais donc quelques apparts à visiter en arrivant... Déjà, sortir de l'appart seule était en soi pour moi une aventure, sorte de trek en pleine jungle, imaginez donc visiter des apparts. Mais j'men suis pas trop mal sortie, j'me suis pas trop perdue, à l'aide des google map que j'avais - encore une fois - imprimé avec amour. 
Le premier appart que j'ai visité était super, mais vu que c'était le premier, je ne savais pas à quel point il était super. De toute façon, j'ai été "recal", les filles ont préféré choisir "le mec de la copine de leur copine", un français aussi.
 La deuxième visite était, elle, plus drôle.  Pour cette annonce, c'était écrit que je devais rejoindre la proprio (accessoirement, une fille qui bosse pour la proprio) avant qu'on visite ensemble l'appartement à Botafogo, qui se situait dans la "rue d'accès à la favela Dona Marta, pacifiée depuis deux ans". J'ai un peu rigolé, mais pas trop, quand on a commencé à monter pendant 10 minutes la colline avant de rejoindre l'appart... C'était pas A COTE de la favela, c'était juste l'ENTREE de la favela. Vous pouvez voir sur la photo, c'est la vue en bas de l'avenue, mais moi j'ai monté 10 minutes après.. J'arrive dans l'appart..appart délabré,sombre, cuisine sans fenêtres fermées (on attendait à fond le son de la samba dehors), et la fille me dit : "tu ne peux pas voir la salle de bain, il y a quelqu'un dedans". J'ai du demandé à plusieurs reprises de rencontrer les autres habitants de l'appart, jusqu'à ce qu'elle ose frapper à une porte et qu'une brésilienne bien faux-cul me dise "ha oui, tu visites, cool." La chambre était pas trop mal, mais pour 850 reais, soit plus de 400euros, j'avais une chambre dans un espèce de taudis, avec des gens tous enfermés à clefs dans leur chambre, au pied d'une favela. NICKEL :) 
En quelques jours, j'ai donc vu toutes sortes d'apparts, dans toutes sortes de quartiers (Botafogo, Laranjeiras, Copacabana, Santa Teresa, Lapa). Globalement, à prix égal à Lyon, le confort n'est pas le même. A Copacabana/Ipanema/Leblon/Gavea (zone sud proche de la plage), en dessous de 400 euros tu es condamné à partager ta chambre. Ce qui se fait beaucoup, c'est les "vagas" à louer dans des appartements familiaux ou à partager avec une personne vivant seule. Les familles aiment arrondir leur fin de mois en louant une des chambres de leur appart. Parfois, c'est carrément un vrai business. Un ami français paye 170 euros par mois pour partager sa chambre (de 15m2 à tout casser) avec 8 autres personnes (dont une vieille dame d'ailleurs), dans un quartier pas si chic. Les colocs comme en France se font rare, ou disons que il y a toujours un problème : soit la chambre est à partagée, soit le quartier est loin ou un peu dangereux, soit c'est hors de prix, soit l'ambiance est pourrie, soit y'a des règles à la con. Pour l'instant, je n'ai pas trouvé l'appart idéal me permettant d'éviter tout ça, mais j'espère qu'avec le temps des occasions se présenteront... 

J'ai donc fini par accepter une chambre dans un appart entre Lapa (quartier de saamba :) et Santa Teresa, parfois qualifié de "montmartre carioca", où je vis avec deux autres étudiantes brésiliennes assez sympas (dont la fille de la proprio)... et une dame "plus âgée" youpiii. L'ambiance est assez amicale avec les filles, et familiale avec les proprio ("haa Manou, querida, tudo beeeem meu amor?"),  l'appart est vraiment sympa, j'ai une chambre avec lit double, petit bureau, grand armoire, internet et tous frais compris, une belle vue sur Rio, le ménage une fois par semaine, pour 700 reais, ce qui est un très bon rapport qualité/prix pour Rio..
Pourtant, il y a deux inconvénients : déjà, l'endroit. C'est certes près de Santa Teresa (j'en parlerai plus tard), et à 5 minutes à pied DU quartier de la NUIT, où tous les étudiants sortent le soir. Mais moi, je dois monter des petites ruelles pendant 5 minutes, avant de rentrer chez moi. Or, se promener toute seule en pleine nuit (et en plein jour aussi d'ailleurs) avec une "cara de gringa" comme moi (je cite ma coloc), c'est pas terrible. Mes proprio m'ont conseillé de remonter en bus la nuit. Je ne pense pas que ce soit sii dangereux, mais le risque de se faire voler existe clairement, ce qui fait que je ne peux jamais prendre d'affaire de valeur avec moi... Mais au début, je n'en pouvais plus des paroles de mes proprio, de la vieille dame qui vivait avec moi, et d'autres, assez paranos. "Attention quand tu rentres la nuit, c'est dangereux". "attention quand tu vas faire tes courses, c'est dangereux". "attention quand tu es à l'université le soir, c'est dangereux". J'en pouvais plus qu'on me le répète, et à la fois ça me rendait un peu parano aussi, et mal à l'aise. Je commence progressivement à m'habituer, et à me sentir plus à l'aise dans le quartier, surtout de jour. 
Le deuxième inconvénient, de taille, ce sont les "règles à respecter", bien plus stricte que chez papa/maman en France. Beaucoup de proprio ne recherchent "que des filles, sans vices, de bonne famille, qui étudient ou travaillent....". Dans mon appart, c'est le cas. Ma proprio m'a fait lire une feuille recto verso de règles à respecter, dont certaines sont évidentes (faire sa vaisselle, ne pas gaspiller, etc)... et d'autres m'ont parues plus gênantes :) Notamment, toute invitation doit rester exceptionnelle, et il est interdit d'inviter tout individu de sexe masculin. De quoi réjouir mes parents, moi qui me retrouve dans un foyer de bonnes soeurs à l'autre bout du globe. Dans les faits, je peux parfois inviter des amis, y compris masculins, en avisant les autres, heureusement, mais la règle "ne pas dormir avec un homme" semble être difficilement négociable. Entre nous, je me demande bien pourquoi ils mettent des lits doubles. La vieille qui habite l'appart a même parlé d'un "bordel" quand une étudiante avait amené 3 fois dans la semaine un garçon. LOL (mais peut-être va-t-elle partir bientôt, rien que pour ça je peux prier, devenir croyante moi aussi). En tant qu'étudiante en échange à Rio de Janeiro, je ne pense pas vouloir supporter ces règles pendant un an...

mardi 2 août 2011

Ma première caïpirinha au Brésil méritait bien une ptite photo !
(Première, et loin d'être la dernière... )
Première sortie à Rio... 
Le concept : tu viens avec tes potes (vers 17h) dans ce bar à Urca, tu prends une binch', tu t'assoies sur le rebord, et tu mates le coucher du soleil en papotant. Plutot sympa  :) Pourtant, ce soir-là,  le décalage horaire aura eu raison de moi...
Avis à ceux qui craignaient que je me retrouve à bouffer des miettes trainant sur le sol des favelas (sans citer personne), je ne suis pas tombée dans le piiire endroit sur terre. La famille de Luiza avait un petit duplex dans le quartier de Gavéa, proche d’Ipanema, zone sud de rio, certainement un des les plus chers quartiers de Rio… Cette photo, c’est la vue que j’avais de nuit du balcon. A noter que l’étage n’était constitué que d’une salle télé et d’un balcon énorme pour faire des « churrascos », petit barbeuc entre amis…

Pour l'anecdote, le premier matin, je me réveille et la petite vient timidement me proposer un « breakfast ». Quand j’arrive dans la cuisine ; une vieille dame métisse était en train de préparer à manger. A peine réveillée, siii naïve, je demande : « c’est ta grand-mère ? ». Bien sûr, la gamine était blonde aux yeux bleus, ce n'était absolument pas logique. Bien sûr, je savais que l’ «employée » était chose courante en Amérique latine. Mais il a fallu que je fasse ma gringa bien naïve. 
L’ « empregada » me préparait donc tous les matins un ptit déj de luxe, avec jus d’orange frais... Inutile de préciser que l’empregada ne parlait pas anglais, et que la communication avec elle était le premier jour un vrai sport ! J’ai quand même bien compris qu’elle m’engueulait dès que j’essayais de ranger quelque chose. Chers parents vous m’avez trop bien éduqués je crois (je sais, je sais, vos oreilles sifflent...). L’employée était très considérée par la famille, mais bien sûr pas invitée autour de la table, et chaque soir, elle retourne dans un logement bien plus modeste, ce qu’on appelle couramment une favela. Isso é Brasil !

NB : Vous pourrez remarquer par la suite que la qualité des photos n'est pas toujours la même... En effet, sur ce balcon je me suis permise de sortir mon réflex, ce qui est assez rare...

Coachsurfing

Certes, cette photo sonne un peu faux, je l’admets. Mais c’est un rituel de prendre un petit cliché à la fin d'un séjour dans une famille, non ? Voici la famille de Luiza, chez qui je devais rester deux nuits, et qui ont finalement prolongé de quelques jours leur hospitalité… Par plaisir, gentillesse, pitié ? Surement un mélange de tout ça..  Il faut savoir que la plupart des étudiants brésiliens habitent chez leurs parents ; c’est donc coachsurfing en famille ! C’est chez eux que j’ai débarqué avec un portugais atroce, et Luiza m’a servi de traductrice officielle pendant une petite semaine. Traductrice à domicile, traductrice entre amis, traductrice dans les magasins de téléphone, traductrice dans ma recherche de logement… et j’en passe. Le reste de la famille avait un anglais + qu’approximatif, mais c’était assez marrant.  « NICE ». Muito obrigada por tudo !

Bem-vinda ao Brasil

 
Je prends enfin le temps de vous raconter rapidement mon voyage, et mes toutes premières impressions en arrivant au Brésil. Le voyage s'est relativement bien passé ; j'ai fait deux escales, une à Frankfort (pas de problème) et une à Salvador de Bahia, un peu plus "sport", compte tenu du sprint (voire du 800m haies - pour éviter les bagages) que j'ai du faire (avec un autre français) à travers l'aéroport pour réussir à choper l'avion pour Rio. 
A Salvador, je découvre une chose... j'avais lééégèrement surestimé le niveau d'anglais des brésiliens.. Même ceux qui bossent à l'aéroport ne parlent que très peu, voire pas du tout d'ailleurs.  Chanter ? Ils savent. Danser ? Sans problème. Crier ? Pareil. Mais parler anglais... c'est plus difficile. Quand j'ai fait remarquer à des brésiliens que l'anglais n'était quasiment pas parlé au Brésil (à l'exception de certains étudiants ou cadres), on m'a souvent répondu en rigolant "'beaucoup de brésiliens ne savent même pas parler portugais!" Je sais pas si c'est vrai ; j'avoue que pour l'instant jme sens pas vraiment bien placée pour critiquer le niveau de portugais des brésiliens ;). 
Dans l'avion, ma voisine allume sa petite lampe pour pouvoir lire sa Bible de poche.. je me marre intérieurement en pensant "Bem-vinda ao Brasil". 

Arrivée à Rio, avec ce français, on monte dans un taxi (sélectionné avec soin), pour moi direction Gavéa, le quartier où la famille du coachsurfing m'attendait. On traverse la ville de nuit, d'abord par une sorte d'autoroute. Je vois que des milliers de petites lumières nous entourent, je me demande ce qu'il y a autour de nous, je pense à des favelas, sans être sure. Maintenant, je peux l'affirmer ! La première chose que le chauffeur de taxi nous montre, c'est le Christ, qui domine toute la ville, symbole carioca par excellence. La seconde et dernière chose qu'il nous montre ? Un stade de "futchbol" bien sûûûr !" Une fois seule avec lui, il semble galérer à trouver l'adresse que je lui indique... je lui propose de mieux regarde les cartes google map que j'avais imprimé avec amour, mais apparemment ça l'intéresse pas trop.. Au Brésil, pas besoin de cartes, ni de GPS, y'a mieux que ça, y'a des BARS, remplis de locaux devant le foot. Du coup, le chauffeur commence à faire la tournée des bars jusqu'à ce qu'il trouve un interlocuteur capable de lui indiquer son chemin. De mon côté, je me marre un peu quand même.. Et puis on entame une conversation, et le chauffeur en profite pour me glisser : "tu connais Lapa ? Si tu veux, je prends ton numéro et je te fais découvrir les nuits à Lapa?"  Bem-vinda ao Brasil.